Un premier constat s’impose : la décroissance n’est promue que par ceux qui…ne l’ont jamais vécue ! Le vrai visage de la décroissance, c’est celui de l’employé que l’on licencie, celui de l’usine qui ferme, celui de la désertification des zones rurales. Le financement de l’ensemble de nos régimes sociaux (AVS, AI, APG, assurance chômage, revenu d’insertion, etc.) ou de notre système de prévoyance (2eme pilier) repose sur la croissance. Sans elle, notre « filet social » s’effondre ! La décroissance, dans sa concrétisation, c’est cela.
Dans un pays comme la Suisse, qui gagne un franc sur deux sur les marchés extérieurs - ces derniers financent donc, globalement, un salaire sur deux - et qui connait un coût du travail parmi les plus élevés au monde, la croissance est directement liée à l’innovation. Ce sont la qualité de nos produits et services, leurs côtés innovants et adaptés aux besoins actuels et futurs du client, qui font bénéficier notre pays d’une prospérité enviée. Cette dernière, l‘avenir que l’on tente de donner à nos enfants, doivent donc beaucoup à l’innovation.
Si les défis climatiques peuvent être relevés, c’est aussi l’innovation qui apportera la réponse essentielle. Les interdictions, les taxes, les contraintes mineront l’indispensable adhésion populaire aux politiques en faveur du climat.
Stimuler et favoriser l’innovation ont été au cœur de l’activité du Service de la promotion de l’économie et de l’innovation en 2019 ; ces deux objectifs devaient bénéficier de moyens financiers décuplés cette année. Ces lignes ont été certes rédigées avant la pandémie, avant le COVID-19. Elles demeurent toutefois aujourd’hui, plus que jamais, d’actualité. Certes, la préservation de la santé et la lutte contre ce virus constituent la priorité absolue ; nul n’en disconvient. Mais, c’est grâce à la prospérité passée, aux fruits de la croissance de ces dernières années que les programmes de soutien fédéraux et cantonaux à l’économie, aux places de travail ont été possibles. Demain, c’est encore la croissance économique qualitative qui permettra de redonner des perspectives à nos concitoyens, d’absorber, si faire se peut, les dégâts économiques et financiers du COVID-19. Il va falloir réapprendre à lutter contre le chômage, à éviter les faillites, à créer des nouveaux emplois, à améliorer la vie de nos concitoyens, à… innover. Je ne sais si nous serons dans le monde d’après, comme beaucoup le prédisent. En revanche, j’ai l’absolue conviction que la perte d’emploi, le chômage, le manque de perspective pour nos enfants nous seront aussi insupportables dans cet hypothétique monde d’après qu’ils ne le sont dans le monde d’aujourd’hui ! L’innovation reste le meilleur antidote contre ces fléaux. Fort de cette détermination, je tiens simplement à adresser mes remerciements à toutes celles et à tous ceux qui se battent aujourd’hui pour sauver leur entreprise, préserver l’emploi, donner des perspectives à leurs collaborateurs. Demain, ils seront encore là pour que la prospérité de notre Pays ne relève pas de la nostalgie.